Lorsque le tigre s’approche d’elle, elle ne peut qu’hocher la tête, en parfait accord avec lui. L’enfant est très certainement de l’autre côté de cette porte. Ils sont venus pour lui et ne peuvent faire demi-tour. Autant aller narguer un peu le danger qui se trouve probablement de l’autre côté. Le danger n’est plus un terme qui l’effraie à présent de toute façon. Quoi qu’il se trouve derrière cette porte, elle se dit qu’elle a déjà vécu pire de toute façon. Et puis, avoir peur, c’est souffrir deux fois, pas vrai ?

A son tour, c’est Elshea qui partage sa pensée. Tous trois d’accord, elle laisse donc le soin à Ritchy d’ouvrir la porte, se tenant tout près de lui pour parer à l’importe quel type de danger. Elle sait le tigre capable de se défendre seul, mais qui sait ce qui pourrait se trouver derrière cette porte ? Malgré les risques, et, peut-être pour qu’ils détendent également un peu, elle leur adresse un sourire enfantin qui lui est propre. « C’est réglé alors. Allons sauver ce petit garçon ! »

Une fois la porte poussée, Ritchy fut tout de même surpris de la fraîcheur qui vint les envelopper si soudainement. Mais l’étonnement ne dura guère longtemps pour le tigre. Il était habitué à crapahuter dans pleins de lieux différents et tous n’étaient pas si chaud que cela. Alors, avançant en se frictionnant un peu les bras – ses vêtements étaient toujours mouillés, tout de même, il ne fallait pas oublier ce détail -, Ritchy se sentit d’humeur à motiver ses deux camarades.

« Aller, on y va, il ne doit plus être très loin ! »

Ne prêtant pas attention aux lueurs rouges qui les cerclaient comme des yeux prédateurs, l’algiz tigre s’étira un bon coup avant que ses oreilles ne perçoivent une comptine étrange. Enfin, elle n’avait d’étrange que le fait qu’il était impossible de savoir avec exactitude d’où elle provenait vraiment. Mais Ritchy et son optimisme ne se laissa pas impressionner par ‘si peu’. Au contraire. Percevant la voix de celui qu’il pensait être le gosse disparu, c’est prit d’une motivation neuve qu’il se mit à courir droit devant lui, interpellant ses coéquipière restées derrière.

« Venez ! Il ne doit plus être loin ! C’est par là ! »

Il croyait réellement à sa bonne étoile.

« Petit, ne t’en fais pas on vient te chercher ! N’aies pas peur, on vient t’aider ! »

Car jamais Ritchy ne pourrait laisser derrière lui un enfant sans défense.

Ils avaient bravé l'interdit, découvrant un nouveau paysage en ouvrant la porte. La première chose que ressent Elshea, est la baisse de température - avec ses vêtements encore mouillés, cela est encore plus évident -. Un grand frisson parcourt de nouveau son corps pour la cinquième fois déjà. Si le trio ne tombe vraiment pas malade par la suite, c'est qu'ils sont très résistants.
Contrairement à Ritchy, le regard du myrmidon se pose sur les cristaux d'où émanent une lueur rougeâtre - comme le sang ? -. Sa curiosité la pousse à s'intéresser aux pierres toutefois, elle n'en fit rien. Retrouver le jeune garçon est la priorité. De toute manière, ils repasseraient bien par ici au retour n'est-ce pas ?

Puis, un son - une comptine plus précisément -, parvint à son tour jusqu'à ses oreilles. La voix ressemble à celle d'un petit - très certainement, l'enfant disparu -, mais semble venir de partout et de nul part à la fois. Pourtant, il n'y a qu'un chemin visible à emprunter non ? À savoir, devant soi, en suivant ce couloir.

"Je te suis !" Répond Elshea en rattrapant Ritchy.

La vérité n'est pas loin. La voix qui résonne en cet endroit, redonne un peu d'espoir. Cependant, le danger n'a pas encore disparu. Il a peut-être même, augmenté depuis qu'ils sont ici - en y réfléchissant bien, il s'agit là d'une certitude -.

Entre la fraicheur de ce long couloir aux teintes lugubres, et ses vêtements et ses cheveux encore mouillés, la renarde frissonne. Elle n’a pas envie de s’attarder ici. Contrairement à Ritchy qui semblait très optimiste, Aelin restait sur ses gardes. Plus ils avançaient dans leur quête et moins elle avait l’impression que tout se finirait bien. Si elle était optimiste au début de la mission, elle craignait à présent de ce qu’elle trouverait en suivant ce chant de petit garçon.

L’ambiance est glauque et pourtant ses compagnons semblent confiants. Elle n’a pas le choix de toute façon, elle s’avance, à son tour, à la lueur de cette lueur rouge, lueur sang qui leur sert d’éclairage. « Faites attention à vous. » Ne peut-elle s’empêcher de dire tout en suivant ses compagnons. Le chant semble venir de partout et de nulle part à la fois. Et pourtant, elle a l’impression de s’en rapprocher. Réalité ou illusion ? Elle a juste hâte d’en avoir terminé avec tout cela.